Étude de l’effet toxique du chlorpyrifos sur les cellules spermatiques humaines

Abstract

Au niveau mondial, l'utilisation de pesticides a augmenté rapidement au cours des cinquante dernières années en raison de l'intensification de l'agriculture en vue d'obtenir des rendements plus élevés ; cependant, l'utilisation excessive des pesticides augmente non seulement les coûts de production, mais cause également des dommages irréversibles à l'environnement et des problèmes de santé à long terme pour les humains et d'autres organismes. Les effets néfastes des pesticides sur le système reproducteur masculin en particulier les caractéristiques du sperme sont un problème de santé important dans le monde entier. Plusieurs études in vitro et in vivo ont porté sur les effets et les mécanismes d'action possibles de ces pesticides sur le système reproducteur masculin qui provoquent divers effets négatifs, même si par des mécanismes divers, mais tous peuvent conduire à l'infertilité. Cependant, les effets toxiques directs sur les spermatozoïdes matures médiés par les pesticides restent flous et mal compris. Cette étude vise à évaluer l'effet potentiel des pesticides sur les spermatozoïdes mature et éclaircir le mécanisme moléculaire impliqué d’une part et la protection éventuel des antioxydants à savoir la vitamine E et la vitamine C seuls ou en association, sur les dommages oxydatifs causés par les pesticides sur ces cellules d’autre part. Des spermatozoïdes épididymaires du bélier ont été exposés pendant 90 min à 37 °C à la chlorpyrifos (50μg/ml) sans vitamines ou pré-incubés avec la vitamine C (0,1 mg/ml), la vitamine E (0,25 mg/ml) et les deux vitamines Ensemble. Les paramètres de la motilité des spermatozoïdes (CASA) et les taux de malondialdéhyde (TBARS) ont été mesurés. Les résultats obtenus ont montré que la CPF avait une toxicité très importante sur les paramètres de motilité des spermatozoïdes, la diminution de ces paramètres est plus remarquable après 40 min d’incubation avec le CPF (VSL= 4,360±0,314 μm/s), la CPF a provoqué une induction significative des dommages oxydatifs dans les spermatozoïdes comme en témoignent les niveaux accrus de MDA (0,064±0,004). La vitamine E à un rôle protecteur contre l'altération induite par le CPF, l’association des deux vitamines (C et E) était plus protectrice contre les dommages causés par le CPF dans les spermatozoïdes. Cependant, la vitamine C seule a aggravé les dommages dans les spermatozoïdes. D'autres études sont encore nécessaires pour étudier plus le mécanisme d'action des pesticides dans la barrière des spermatozoïdes. De plus, les bienfaits des antioxydants et leur sécurité d'utilisation n'ont pas bien établies.